Grondwerken Nijs: l'histoire d'une entreprise familiale en pleine expansion

Reportage: Grondwerken Nijs


L’arrivée d’une nouvelle génération dans une entreprise peut entraîner de nombreux bouleversements. Luc Nijs a fait ses débuts dans le secteur du terrassement il y a 35 ans. « Grondwerken Nijs doit sa bonne réputation à notre père. » Mais c’est seulement quand ce dernier a lancé une nouvelle entreprise avec ses fils que la croissance a véritablement connu un boom. « Axel ne recule pas devant les gros projets, tandis que Jeroen nous aide à garder les pieds sur terre. » Découvrez l’histoire d’une entreprise familiale en plein essor, où l’ambiance reste chaleureuse.  

Il n’est pas simple de transmettre par écrit l’ambiance qui règne sur place, mais les yeux pétillants de Luc (le père), l’enthousiasme d’Axel et le respect dont témoigne Jeroen pour les réalisations passées en disent long. Il y a 35 ans, Luc Nijs a créé une entreprise avec ses frères. « Nous réalisions principalement des travaux agricoles, mais j’avais toujours voulu piloter une pelle. J’ai donc acquis une première machine et me suis consacré à des travaux de terrassement spécifiques. Pendant 25 ans, j’ai appris les ficelles du métier et nous avons bâti une clientèle composée de particuliers et de professionnels. Mes frères ne jurent que par les machines agricoles, mais pour moi, rien ne vaut une pelle. » Il y a cinq ans, Axel, le plus jeune fils de Luc, a souhaité se lancer lui aussi dans le terrassement. « Nous avons alors décidé en toute amitié que mes frères continueraient les travaux agricoles, tandis qu’Axel et moi reprendrions les activités de terrassement. Plus tard, Jeroen, mon fils aîné, a aussi rejoint l’entreprise, que nous gérons désormais à trois. »

La nouvelle génération prend l’initiative

Alors que la première génération ne visait pas spécialement la croissance, la nouvelle mise pleinement dessus. « C’est Axel qui a eu l’idée de reprendre les activités de terrassement et je lui ai laissé le champ libre. Ils portaient un autre regard sur l’entreprise et sur la direction à prendre. Je trouve qu’il ne faut pas essayer de garder trop le contrôle en tant que parent, au risque de faire du sur place. Mes fils désirent aller de l’avant, et l’entreprise a tout à y gagner. Pensez par exemple au bâtiment et au terrain où nous nous trouvons. Quand la parcelle a été mise en vente, je n’aurais jamais osé envisager un tel investissement. Axel et Jeroen en ont décidé autrement. Et il s’avère que c’est l’un des meilleurs investissements que nous ayons jamais réalisés. Parfois, je suis vraiment heureux qu’ils n’écoutent pas toujours leur père. » 

Axel est mécanicien de formation, mais il a grandi parmi les machines agricoles et les pelles. « Pour moi, il était tout naturel de me lancer dans le terrassement. Un peu avant, j’ai été employé dans un garage, mais je ne suis pas fait pour travailler pour un patron.  J’aimais bien bricoler les voitures, mais j’ai fini par me lasser. Petit à petit, j’ai commencé à ne plus considérer cela comme un centre d’intérêt ou une passion, mais simplement comme un métier. Quand je voyais à quel point mon père était fier et enthousiaste en rentrant du travail, j’ai vite compris que je m’étais trompé de voie. Grâce à lui, nous avons grandi au milieu des machines et nous nous débrouillions déjà pas mal. Pour moi, le terrassement était donc la suite logique. Et comme je pouvais travailler avec lui, la boucle était bouclée. »  

Pour le père et le fils, la création de Grondwerken Nijs a marqué l’ouverture d’un nouveau chapitre. Même si l’entreprise pouvait compter sur la clientèle existante de Luc, Axel a très vite réussi à attirer de nouveaux clients. Et avec la hausse du nombre de chantiers au planning, l’entreprise a eu besoin de sa propre solution de transport. Ici aussi, la famille est venue en renfort. Jeroen, le fils aîné de Luc, était alors chauffeur de poids lourd dans une autre entreprise, mais il n’a pas hésité à les rejoindre. « Nous avons tous les trois notre permis camion, mais Axel et mon père préfèrent les pelles. Moi, j’adore être sur la route et j’aime la variété. » 

« Quand on est passionné par son travail, on peut littéralement soulever des montagnes »
— Luc Nijs, un des administrateurs

Investir dans l’humain

Année après année, l’entreprise s’est développée. Les travaux de démolition, d’égouttage et d’aménagement des abords sont venus compléter l’offre de services et, petit à petit, les projets ont pris de l’ampleur. « Nous n’avons pas vraiment d’activité principale, nous touchons un peu à tout. Il est donc difficile de recruter de nouveaux grutiers. Aujourd’hui on démolit une maison, demain on creusera une cave et après-demain on aménagera un jardin. Nous ne faisons jamais deux fois la même chose. »  
Aujourd’hui, l’entreprise se trouve à un moment charnière de son histoire. « Jusqu’à présent, nous avons connu une croissance continue, mais la prochaine étape ne sera pas simple. Alors que nous étions à la base actifs sur le marché privé, nous recevons de plus en plus de gros projets. Le prochain défi consistera à devenir un acteur majeur de ce segment également. Nous allons donc devoir investir dans du matériel supplémentaire. » Ces investissements iront de pair avec le recrutement de nouveaux grutiers et ouvriers. Ainsi, Axel pourra se concentrer davantage sur les appels d’offres et les gros projets. Axel : « En fait, c’est ce qui a toujours été prévu. Je devais m’occuper des demandes de prix et de la création d’opportunités, et n’intervenir comme grutier qu’en cas d’urgence.  Pour l’instant, nous en sommes loin et je suis encore tous les jours sur chantier. »  

« Les machinistes et les ouvriers qui travaillent actuellement dans l’entreprise nous aident chaque jour à atteindre nos objectifs. Ils diffusent la vision de Grondwerken Nijs auprès de nos clients et accomplissent un excellent travail. C’est grâce à eux que notre entreprise peut se développer. » Pour Luc, rien n’est plus important que d’aimer son travail et de l’effectuer chaque jour avec le même enthousiasme. « C’est très cliché mais, chez nous, on n’a pas l’impression de travailler. Chaque jour, nous avons la chance de faire ce que nous aimons. Et nous voulons que nos collaborateurs partagent ce sentiment. Quand on est passionné par son travail et qu’on s’entend bien avec ses collègues, on peut littéralement soulever des montagnes. »  L’entreprise emploie actuellement quatre collaborateurs, dont un suit une formation pour devenir grutier. « Nous avons délibérément choisi de former quelqu’un à partir de zéro. C’est parfois plus simple que d’engager une personne qui a déjà ses propres méthodes de travail. » 

Un jeune parc de machines

Le parc de machines de Grondwerken Nijs est très jeune ; la plus ancienne grue date de 2018. L’entreprise dispose de quatre pelles de deux marques différentes : un Volvo ECR235, Volvo EC160 et deux Hitachi. Elle compte également deux camions Scania, ainsi qu’un tracteur MAN qui tire une plateforme surbaissée pour le transport des pelles. Entre les montagnes de terre, on trouve également une cribleuse, qui sert à purifier la terre. Pour certains projets, l’entreprise a aussi recours à la location de machines et de camions. « Maintenant que nous gérons de plus gros projets, il est parfois nécessaire de louer des machines supplémentaires. Pour les apports et les évacuations, en particulier, nous manquons de bras et de matériel. À l’avenir, nous voulons être totalement autonomes. » 

Les pelles et les camions sont toujours achetés neufs et la marque dépend en partie de la personne à qui la machine est destinée. « L’achat d’une nouvelle machine se fait en concertation avec celui qui l’utilisera. On passe un nombre d’heures incroyable dans le véhicule, alors il doit vraiment être adapté. » L’entreprise a une prédilection pour les marques Hitachi et Volvo. « Nous avons de bonnes expériences tant avec les machines elles-mêmes qu’avec leurs distributeurs. » Pour Jeroen, l’investissement dans du matériel neuf est un choix délibéré. « Nous avons remplacé dès que possible nos camions par des modèles neufs. Nous sommes tout le temps sur la route et parcourons un grand nombre de kilomètres. Si nous pouvons agir en faveur de la sécurité et du respect de l’environnement, nous devons le faire. » L’entreprise mise aussi sur les technologies. Axel : « Un système GPS a ainsi été installé sur notre plus grande pelle. C’est souvent une exigence pour les gros projets et, à défaut, nous n’entrerions pas en considération. Ce dispositif nous aide à travailler de manière plus efficace et plus précise, et peut aussi servir pour de plus petits chantiers. » 

« Le plus gros problème d’un terrassier, c’est d’arriver à se débarrasser de la terre. » Tous les jours, l’entreprise part en quête de solutions pour évacuer l’excédent, mais cela devient de plus en plus difficile. L’excavation, le transport et la réutilisation de la terre ne sont plus une évidence et sont soumis à des règles strictes. « Quant à la paperasserie, elle ne fait qu’augmenter : licences, lettres de voiture, permis de transport, certificat de contrôle, etc. Aujourd’hui, cette charge administrative représente une part importante du travail du grutier. Avant, nous nous occupions de tout nous-mêmes, avant et après nos heures sur chantier, mais après quelque temps, il s’est avéré que ce n’était plus faisable. » Un nouvel espace de bureaux a été construit, qui accueille notamment le service administratif. « En tant qu’entreprise, nous sommes maintenant plus accessibles et tous les dossiers bénéficient d’un meilleur suivi. » Outre l’évacuation de la terre et la hausse de la paperasserie, le planning quotidien entraîne aussi son lot de défis. « En général, dans le secteur de la construction, on dépend de nombreux facteurs : la météo, les autres sous-traitants, les délais de livraison, etc. Il n’en va pas autrement pour les terrassiers. Même si nous essayons de suivre le planning le plus efficace possible, le déroulement concret de la journée est toujours une surprise. » 

 

Terrassier en images

Peu de disputes

Chez Grondwerken Nijs, une journée de travail normale dure dix à onze heures. Pendant l’été, cela peut même monter à quinze ou seize heures. « Dans ces moments-là, vous consacrez une énorme partie de votre temps à votre travail et il reste peu de place pour le reste. Je n’ai donc pas été très impliqué dans l’éducation de mes enfants. Je n’ai arrêté de travailler le samedi que lorsqu’ils se sont mis au motocross. Nous partions alors tout le week-end avec le mobile home. Pour Jeroen, personne n’aime plus son travail que son père : « Lors des rares moments où nous ne travaillons pas, nous le retrouvons toujours au dépôt, dans sa grue, à déplacer de la terre. »   

Comme il s’agit d’une entreprise familiale, on leur demande souvent s’il n’est pas trop difficile de travailler aussi étroitement ensemble. À force de se voir tous les jours, ne finissent-ils pas par se disputer ? « Pour un étranger, cela peut sembler compliqué, mais pour nous, rien n’est plus simple. » Luc : « Nous connaissons parfaitement nos méthodes de travail respectives et n’avons donc pas besoin de beaucoup de mots pour nous comprendre. Dans ces conditions, il est difficile de se disputer. Pour Jeroen, l’atmosphère familiale qui règne dans l’entreprise est un réel atout. « Nous pouvons exprimer honnêtement nos opinions. Tout est possible avec le sourire et un peu d’humour. Nous trouvons important que notre personnel aussi profite de cette ambiance. Le but est de travailler avec les autres et pas pour les autres. » 

À propos de Grondwerken Nijs

Grondwerken Nijs est une entreprise familiale spécialisée dans les travaux de terrassement et de démolition.

www.grondwerkennijs.com

 

Source: TERRA Magazine

Texte: Seppe Deckx
Images: Seppe Deckx et Grondwerken Nijs